Qu'est-ce qu'un vin au fond ?
Une question et des réponses multiples.
Autant de mots que de cépages, de terroirs, de villages. Pas plus simple que de répondre à la question du sens profond de la vie ou de déclarer son amour quand le coeur s'enflamme.
On cherche ses mots. On balbutie.
Un vin. Des nuits. Un corps vivant, assurément. Une drogue douce que nous avons en partage pour transcender nos sens, gagner un brin d'ivresse et d'exaltation quand l'équilibre semble enfin au rendez-vous. Ou le second nez rejoint le premier. Où le tourbillon du vin dans son écrin de verre libère les arômes, de petites fleurs de printemps aux fruits rouges d'été, aux sensations de sous-bois, de mousses vertes, légèrement humides, d'animaux sauvages et puissants tapis dans l'ombre d'arbres et bosquets aux saveurs de marchés d'été, d'étals d'épices d'ici et d'ailleurs prêts à titiller les muqueuses...
A peine le temps d'admirer sa robe, d'observer leurs robes que déjà la tête tourne. Les frissons gagnent l'échine. Le sourire est aux lèvres. Des robes de fête, des robes de couleurs, lumineuses, légères et pétillantes, comme autant de bulles d'oxygène pour aider au retour à la vie. Le temps d'un soir. C'est le bouquet !
Tout un art qui ne dénote pas dans le programme de la Biennale d'Arthelux.
Le passage en bouche, rêvé, imaginé n'est plus très loin. Chacun sait que c'est l'étape cruciale, déterminante. Après les promesses initiales, les yeux dans les étoiles, l'envie d'aller plus loin saisit l'amateur éclairé ou débutant. Une envie irresistible où tout peut chavirer, enivrer définitivement. Et pourtant, jeune ou en garde sage, il ne faut rien précipiter. Faire durer le plaisir quand la dégustation n'offre que l'échantillon d'une bouteille à partager.
Lâcher prise certes, laisser aller sans doute, laisser faire au mieux mais ne pas perdre de vue que l'instant peut-être unique et sans retour. Bien sûr, chacun peut y aller de son commentaire, de son appréciation de ce moment particulier. Les mots se mélangent. Se frottent, se rencontrent. Hommes, femmes. Le genre se gomme. Les sensations se succèdent ; un peu d'acidité, de rondeur plutôt, de puissance ou de légereté... Soyeux tel du velours au toucher. Ah oui ? MmmMm...
Vous le voyez plutôt racé ou ordinaire sans prétention ?
Vous le préférez encore vert et nerveux ou plutôt ample, généreux ?
Comment ?
Un peu lourd, pas très franc ?
Ok...
C'est vous qui voyez.
Après tout. Les goûts, les couleurs, les vins...
Merci Laurent de ce bis repetita offert. Passion au sommet de la colline :-)
Cadeau bonus. La France routière kilométrique. Recommandée par les médecins.